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Conseil Agricole France et Allemagne solidaires sur la PAC et la future Constitution de l'UE

BERLIN, 10 juin (AFP) - Paris et Berlin se sont mis d'accord mardi sur les grands traits de la réforme de la Politique agricole commune (PAC) et souligné leur entente sur la future architecture institutionnelle de l'UE élargie, lors d'un sommet informel à Berlin entre les dirigeants des deux pays.

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Alors que des négociations-marathon doivent commencer mercredi entre les Quinze sur la réforme de la PAC, les ministres français et allemands de l'Agriculture ont été chargés de trouver des "formulations qui puissent rendre possible un succès" du conseil agraire de Luxembourg, a annoncé le chancelier allemand Gerhard Schroeder à l'issue d'un déjeuner avec le président français Jacques Chirac.

Un domaine dans lequel les deux pays n'ont pas les mêmes intérêts. Mais, ainsi que l'a décrit sans embages le chancelier allemand, les deux partenaires ont conclu le marché de "prendre en compte de leurs intérêts économiques respectifs: (...) les intérêts agricoles de la France, mais aussi les intérêts industriels de l'Allemagne".

La France, qui menait la fronde avec l'Espagne contre le découplage total et dès 2004 des aides directes aux agriculteurs par rapport au niveau de la production, prôné par le Commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler afin de favoriser les petites exploitations et une agriculture plus "verte", peut désormais compter sur le soutien de Berlin.

Gerhard Schroeder a ainsi évoqué que l'on négocierait sur un "découplage partiel à partir de 2006". A l'origine, la ministre allemande de l'Agriculture, l'écologiste Renate Kuenast, était plutôt favorable au projet de la Commission.

Les "formulations" que devaient trouver Renate Kuenast et son homologue français Hervé Gaymard mardi soir lors d'un entretien à huis clos à Berlin porteront également sur la question de la "modulation" des aides, c'est à dire leur réorientation progressive vers des projets de développement rural.

Mais MM. Chirac et Schroeder ont été peu diserts sur les détails du compromis franco-allemand. Sur la question agricole, "nous sommes tout à fait d'accord", s'est borné à dire le président Chirac, sans détailler la nature de cette entente.

A l'issue d'un déjeuner d'à peine deux heures, auquel participaient également les ministres des Affaires étrangères, Dominique de Villepin et Joschka Fischer, les dirigeants français et allemand ont également affirmé leur détermination à "soutenir sans restriction" le compromis de Constitution pour l'Europe élargie présenté vendredi à la Convention par son président Valéry Giscard d'Estaing.

Rappelant qu'elle correspondait "pour l'essentiel" à l'initiative commune franco-allemande qui proposait d'instaurer une présidence stabilisée de l'Union et de mettre ainsi fin à l'actuelle rotation entre les pays membres, M. Schroeder a estimé qu'il y avait "sur cette base" de "bonnes chances de parvenir à un compromis" au sommet de européen de Salonique (Grèce) des 20 et 21 juin.

Egalement au menu de ce sommet informel, la question de l'apport allemand à la force européenne de stabilisation en République démocratique du Congo (RDC) a été, elle, rapidement entérinée.

L'Allemagne participera de manière "modeste", a concédé Jacques Chirac, mais Paris n'a pas formulé de souhaits supplémentaires aux offres déjà faites par la partie allemande: l'envoi d'officiers pour l'Etat-major à Paris, des avions Transall pour le transport de troupes "dans la région" autour du RDC, ainsi que des avions médicalisés pour le transport de blessés.


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